Janvier 2020 : apparition d’un nouveau virus et d’une nouvelle maladie. Il faut leur donner un nom. Des instances officielles y ont travaillé. l’ICVT (Comité International de taxonomie des virus) dénomme le nouvel agent infectieux « virus de Wuhan » puis « 2019-nCoV » (nouveau coronavirus 19), pour finalement retenir « SARS-CoV-2 ». Au même moment l’OMS donne un nom à la maladie. Après l’avoir appelé « pneumonie de Wuhan », ce sera Covid-19 de l’anglais « coronavirus disease 2019 ». Habituellement le nom de la maladie et celui de l’agent qui en est la cause sont assez parlants pour le profane. Ainsi le poliovirus est le virus responsable de la poliomyélite ou le rhinovirus du rhume. Parfois, le virus prend le nom des scientifiques qui l’ont découvert. Ainsi, le virus d’Epstein-Barr responsable de la mononucléose infectieuse doit son nom à Michael Epstein, virologue britannique et à Yvonne Barr, son étudiante. Le vaccin BCG porte le nom des deux découvreurs du bacille, le docteur Calmette et le biologiste Guérin. Dans d’autres cas, le nom du virus correspond au lieu où il a été identifié. Ainsi Ebola est le nom de la rivière passant près de la ville de Yambuku au Congo où le virus a été découvert. Le terrible virus de Marburg responsable de la fièvre du même nom trouve son origine dans la ville Allemande où il a été identifié pour la première fois. De sorte que toi, scientifique ou lecteur éclairé, tu y vois à peu près clair. Depuis quelques années, les noms données aux virus et aux maladies dont ils sont responsables se complexifient. En 1983, on nomme VIH, le virus de l’immunodéficience humaine à l’origine du SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise). En 2003, un nouveau coronavirus hébergé par des animaux est soudain transmis à l’homme. Il est appelé SARS-CoV et est responsable du SRAS. Tu remarqueras que les lettres SARS et SRAS ne sont pas dans le même ordre. Pour le virus, SARS-CoV, c’est l’acronyme anglais de Severe Acute Respiratory Syndrome. Pour la maladie SRAS, c’est l’acronyme du français Syndrome Respiratoire Aigu Sévère. Le public risque d’avoir du mal à s’y retrouver. Poursuivons. En 2013, apparaît une maladie respiratoire virale due à un autre coronavirus émergent. Il est dénommé MERS-CoV et est responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). En Février 2020, un troisième coronavirus émerge. Il est nommé SARS-CoV-2 et la maladie associée, Covid-19. Cela devient plus difficile de s’y retrouver car ce ne sont plus des termes concrets qui sont utilisés. Quelles réflexions guident la création de ces acronymes ? Et que dire de la prononciation de SARS-CoV-2 dans les futures conférences scientifiques ? D’ores et déjà, des confusions apparaissent entre le nom du virus et celui de la maladie. « J’ai attrapé le Covid me dit une amie par sms ». Euh ! difficile de lui répondre qu’il faudrait dire « j’ai attrapé la Covid ». Rappelle-toi : essaye d’utiliser des mots concrets dans ta présentation orale scientifique, capables de déclencher une représentation dans ton cerveau. Plus les mots sont concrets, plus ils évitent la confusion et délivrent une information claire.
La complexité des acronymes entretient la confusion
Dernière mise à jour : 11 janv. 2021
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